L’empreinte carbone du numérique est devenue une préoccupation majeure… Et nous n’avons pas fini d’en entendre parler.
Selon l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME), elle représente 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et 2,5 % de l’empreinte carbone de la France. Elle va continuer d’augmenter au fur et à mesure de notre consommation du digital, toujours croissante. Si rien n’est fait, en 2040, les experts redoutent une explosion (+ 60%) de l’empreinte carbone.
Comment en est-on arrivé là ?
Le 20ème siècle marque l’arrivée du numérique. Depuis, l’essor des technologies de l’information et de la communication n’a fait qu’accroître leur consommation. Prenons l’exemple des dernières avancées en IA, en IoT et en technologies émergentes : elles sollicitent plus de ressources et consomment donc plus d’énergie.
Les IA boivent-elles de l’eau ?
Non, mais les data centers oui, pour assurer leur refroidissement !
Une conversation avec une IA consommerait l’équivalent d’une petite bouteille d’eau …
Et ce n’est pas sans conséquence sur l’environnement :
- La production des appareils numériques nécessite des minéraux rares et des ressources naturelles qui s’épuisent, émettent des gaz à effet de serre et polluent l’air, l’eau et les sols.
Le saviez-vous ?
Le poids carbone d’une télévision de 30 à 40 pouces représente 374kg de CO2 soit environ un aller-retour Paris Nice en avion.
- L’utilisation des appareils numériques (ordinateurs, smartphones, serveurs, etc.) requiert de l’électricité qui provient encore de sources non renouvelables, ce qui augmente les émissions de CO2.
- La fin de vie des appareils numériques génère des déchets dont le recyclage est complexe et souvent inapproprié, entraînant des risques pour la santé humaine et l’environnement (pollution des sols et des eaux par des substances toxiques).
- L’innovation constante et l’obsolescence programmée ont pris une place importante dans les stratégies commerciales.
Le saviez-vous ?
Lorsque les Français pensent posséder environ 34 équipements numériques par foyer (téléviseurs, smartphones, ordinateurs, tablettes, imprimantes, consoles, box TV, objets connectés…), ils en possèdent en réalité 99 ! Et 6 d’entre eux ne sont JAMAIS utilisés.
Et vous, combien en possédez-vous ?
Que faire face à ce constat ?
En réalité, chacun peut agir face à l’impact environnemental du numérique avec une approche multidimensionnelle impliquant par exemple pour les entreprises :
- Réduire la consommation d’énergie des data centers en optimisant leur fonctionnement (technologies de refroidissement efficaces, …) et des appareils électroniques en déployant des politiques de mise en veille automatique ou d’arrêt.
- Mettre en place des politiques d’achats responsables : l’utilité, la durabilité et la réparabilité d’un produit peuvent être pris en compte lors de l’achat (matériel ou logiciel). La mutualisation de biens, via la location ou le prêt est aussi une solution pour réduire la production d’appareils.
- L’adoption de pratiques plus durables comme le Green IT : l’achat d’équipements informatiques certifiés écologiques et l’utilisation de logiciels conçus pour minimiser la consommation de ressources (l’éco-conception).
- La gestion des déchets électroniques en encourageant leur recyclage en fin de vie ou leur réutilisation / remise à neuf pour prolonger leur durée de vie et réduire l’extraction de nouvelles ressources. Des sociétés font déjà appel à des associations qui s’occupent du reconditionnement et de la revente du parc informatique usagé.
Le saviez-vous ?
En 2022, seuls 22% de la masse des Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE) au niveau mondial sont correctement collectés et recyclés. Le reste a soit été brûlé, soit jeté dans des déchetteries, soit abandonné dans la nature.
Et chez Mille-Alliance ?
Nous agissons aussi !
Dans le cadre de notre politique RSE et afin de réduire l’impact carbone du cabinet, plusieurs actions ont été mises en place :
- La sensibilisation globale : tous nos collaborateurs ont été formés à la fresque du climat. Ceux qui le souhaitent participent également à la fresque du numérique.
- Le modèle économique circulaire : nos consultants sont dotés par le cabinet pour créer un stock d’appareils pour le télétravail qui seront réutilisés par d’autres à leur départ.
- La formation aux bonnes pratiques concrètes, par exemple en matière de gestion des fichiers :
Le partage de liens vers des fichiers stockés dans des espaces partagés plutôt que l’envoi d’une pièce-jointe ;
La compression des fichiers ;
L’utilisation d’outils collaboratifs…
Le meilleur moyen pour contribuer à un monde plus propre est de lancer des actions à différentes échelles (individuel, entreprise, étatique) permettant la sensibilisation et la compréhension des enjeux environnementaux du numérique.
Toutes les actions comptent. N’hésitez pas à agir !
Nous recommandons :
- Le MOOC « Appliquez les principes du Green IT dans votre entreprise » disponible gratuitement sur OpenClassrooms. Attention, il s’adresse à un public averti ! Qui recommande lui-même la « Check-list du Green IT, 72 bonnes pratiques produites par Opquast »
- Le rapport « En Route vers la Sobriété Numérique » de l’Agence de la Transition Ecologique (ADEME)
- IA : ChatGPT consomme plus d’énergie qu’une recherche internet classique | Euronews
Billet de l’associé
Dans notre société où le numérique est omniprésent, la sobriété énergétique n’est plus une option mais une nécessité. Cette transformation va bien au-delà des initiatives individuelles : elle s’inscrit désormais au cœur des stratégies d’entreprise, portée par l’évolution du cadre réglementaire avec la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD).
La CSRD concernera à terme 50.000 entreprises en Europe.
La CSRD, adoptée par l’Union européenne le 1er janvier 2024, vise à harmoniser les rapports extra-financiers des entreprises et à renforcer leur engagement vis-à-vis du développement durable. Les premières entreprises éligibles produiront leur premier rapport en 2025.
L’empreinte carbone du numérique occupe une place importante parmi les indicateurs évalués. Prenons l’exemple d’un chef de projet SI : il est déjà sensibilisé au Numérique Responsable, à l’éco-conception… avec la mise en œuvre de la directive, il sera davantage impliqué dans l’évaluation et la réduction de cette empreinte. La sobriété énergétique implique d’optimiser les ressources tout en garantissant leur efficacité opérationnelle.
Cela passe par des initiatives concrètes telles que :
- La rationalisation des serveurs et des applications grâce à une analyse approfondie des besoins.
- L’intégration de logiciels et matériels éco-conçus.
- La formation des équipes aux pratiques durables.
Et nous aurons l’occasion d’en parler plus longuement dans le cadre d’un prochain billet.
Marie-Céline ROUX, Associée, et Alice JOLLET, Consultante Sénior
Digital technology’s carbon footprint has become a major concern… and we haven’t heard the last of it. Despite the notions of dematerialisation and evoking weightlessness, digital technologies are very real – servers, networks and devices – and highly energy-intensive.
Digital technology’s carbon footprint has become a major concern… and we haven’t heard the last of it.
According to ADEME, it represents up to 3 to 4% of greenhouse gas emissions worldwide and 2.5% of France’s carbon footprint. It will continue to increase as our use of digital technology continues to grow. With digital usage on the rise, experts warn that, if left unchecked, emissions could increase by 60% by 2040.
How did we get here?
The 20th century ushered in digital technology, and its rapid expansion—through AI, IoT, and emerging innovations—has driven ever-growing energy consumption. The latest advances in AI, IoT and emerging technologies require more resources and therefore consume more energy.
Do AIs drink water?
No, but data centres do, to keep them cool! A brief chat with an AI consumes the equivalent of a small bottle of water…
Which has consequences for the environment:
- Manufacturing digital devices requires rare minerals and natural resources, contributing to pollution and greenhouse gas emissions.
Did you know?
A single TV has a carbon footprint of 374 kg CO₂—about the same as a round trip from Paris to Nice by plane.
The use of digital devices (computers, smartphones, servers, etc.) requires electricity, which still comes from non-renewable sources, further increasing CO2 emissions.
- The end-of-life of digital devices generates waste that is complex and often difficult to recycle, leading health and environmental concerns (pollution of soil and water by toxic substances).
- Constant innovation and programmed obsolescence have become an important part of commercial strategies.
Did you know?
When French households estimate owning 34 « digital devices » (televisions, smartphones, computers, tablets, printers, game stations, etc.), they actually have 99! – including six NEVER used. How many do you own?
What can you do ?
In truth, everyone can take steps to reduce the environmental impact of digital technology with a multi-dimensional approach. For example, companies can :
- Reduce data center’s energy consumption by optimising their operation (efficient cooling technologies, etc.) and electronic devices’ by implementing automatic standby or shutdown policies.
- Adopting responsible purchasing policies: by taking into account the usefulness, durability and repairability of a product at the time of purchase (hardware or software). Sharing devices by renting or loaning them is also a way of reducing the production of equipment.
- Encouraging more sustainable practices such as Green IT: buying eco-certified devices and using energy-efficient software to minimise resource consumption (eco-design).
- Managing electronic waste by encouraging recycling, reuse and refurbishment to extend the device’s life and reduce the extraction of new resources. Some companies are already working with non-profit organisations that recondition and resell used IT equipment.
Did you know?
In 2022, only 22% of the world’s Waste Electrical and Electronic Equipment (WEEE) was properly collected and recycled. The rest was either burnt, dumped in landfill sites or abandoned.
And at Mille-Alliance?
We’re taking action too!
As part of our CSR policy and in order to reduce the firm’s carbon footprint, we’ve implemented:
- Global awareness training : all consultants have been trained in the « Fresque du Climat » (the Climate Fresk movement) and the « Fresque du Numérique » (The Digital Collage)
- The circular business model: our consultants are provided with equipment by the firm to create a stock of WFH equipment that will be reused by others when they leave.
- Best practice training, for example in file management :
Sharing links to files stored in shared spaces rather than sending attachments ;
Compressing files;
Use of collaborative tools…
The best way to contribute to a greener world is to launch initiatives at different levels (individual, company, State) to raise awareness and understanding of digital technology’s environmental challenges.
Every action counts. Don’t hesitate to take action!
Sources and recommandations :
- The MOOC ‘Apply the principles of Green IT in your company’ (Appliquez les principes du Green IT dans votre entreprise) available on OpenClassrooms. Be aware, it’s aimed at a well-informed audience!
- Which itself recommends the ‘Green IT cheklist, 72 best practices produced by Opquast’.
- The ‘En Route vers la Sobriété Numérique’ report from the French Agency for Ecological Transition (ADEME)
- IA : ChatGPT consomme plus d’énergie qu’une recherche internet classique | Euronews
Hear it from our Associates !
Energy efficiency is no longer optional—it’s a necessity. Regulatory changes, like the Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), are pushing companies to take action.
The CSRD will eventually affect 50,000 companies in Europe.
Effective in the European Union since January 1st 2024, the CSRD aims to harmonise companies’ extra-financial reporting and strengthen their commitment to sustainable development. The first eligible companies will produce their first report in 2025.
The carbon footprint of digital technology is an important part of the indicators assessed. Take the example of an IS project manager: they are already aware of Responsible Digital, eco-design, etc. With the implementation of the directive, they will be more involved in assessing and reducing this footprint. Energy sobriety means optimising resources while guaranteeing their operational efficiency. This involves concrete initiatives such as :
- Rationalising servers and applications through an in-depth analysis of requirements.
- Integrating eco-designed software and hardware.
- Training teams in sustainable practices.
And we’ll have the opportunity to talk about this at greater length in a later post.
Marie-Céline ROUX, Associate & Alice JOLLET, Senior Consultant